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Une voie plus intelligente : Réinventer l'éducation postsecondaire au Canada

Cet article présente les principales informations tirées de notre rapport complet publié en collaboration avec RBC Thought Leadership, initialement publié le 31 mars 2025.

Une voie plus intelligente : réinventer l'éducation postsecondaire au Canada

Introduction

Il existe des possibilités de mieux tirer parti des compétences, du talent et de la capacité de recherche de nos établissements postsecondaires de calibre mondial afin de renforcer l'avantage concurrentiel du Canada et de faire croître notre économie. Dans Une voie plus intelligente : Réinventer l'éducation postsecondaire au Canada, TRAES, en collaboration avec RBC Thought Leadership, a cerné des défis systémiques et proposé des stratégies concrètes pour aider à aligner les systèmes d'éducation postsecondaires du Canada sur les besoins changeants de notre économie et de notre société.

Défis

Déconnexion entre l'enseignement supérieur et les besoins du marché du travail Les systèmes postsecondaires du Canada ne sont pas entièrement alignés sur l'évolution des compétences requises par les employeurs. Des lacunes persistent dans les capacités interpersonnelles et techniques, en particulier dans des domaines à croissance rapide comme l'IA et la science des données, laissant les diplômés sous-préparés aux emplois de l'avenir.

Modèles d'affaires postsecondaires non viables
Les collèges, les écoles polytechniques et les universités font face à des pressions financières croissantes dues au gel des frais de scolarité, à la réduction du financement public et à la baisse des inscriptions internationales. Les programmes à coût élevé en STIM prennent de l'expansion, mais les institutions n'ont pas l'autonomie nécessaire pour adapter ou diversifier les sources de revenus, ce qui menace la viabilité à long terme.

Manque de données solides et comparables sur les études postsecondaires
Le Canada ne recueille pas de données opportunes et cohérentes sur les résultats postsecondaires à l'échelle nationale. Cela limite la capacité de lier les parcours éducatifs à la réussite sur le marché du travail et empêche l'élaboration de politiques éclairées. Des pays comme les États-Unis et l'Australie offrent de meilleurs modèles de réforme fondée sur les données.

Inadéquation entre les diplômes d'études supérieures et la demande sur le marché du travail 
Un plus grand nombre de Canadiens obtiennent des diplômes d'études supérieures, mais bon nombre d'entre eux ne trouvent pas de travail correspondant à leurs qualifications. Les transitions de l'école au travail prennent plus de temps, les primes salariales diminuent et les étudiants des cycles supérieurs ont peu d'occasions d'appliquer leurs compétences dans des contextes réels grâce à une expérience de travail appliquée.

Désalignement du programme et de l'expansion du campus
L'expansion de l'enseignement postsecondaire n'a pas été clairement adaptée aux besoins économiques ou régionaux en matière de main-d'œuvre. Compte tenu des changements démographiques et de la réduction des inscriptions internationales, le Canada doit repenser si sa vaste gamme de programmes et de campus est positionnée stratégiquement pour assurer le succès et la viabilité à long terme.

Diplômés internationaux mal préparés
Les étudiants internationaux sont essentiels à l'avenir de la main-d'œuvre canadienne, mais ils se retrouvent souvent dans des programmes déconnectés des secteurs à forte demande et à forte valeur ajoutée. Les changements apportés aux politiques sur les études internationales et les cheminements de carrière peu clairs ont laissé les étudiants et les établissements dans des embûches. De meilleurs soutiens et une meilleure harmonisation avec la demande de main-d'œuvre sont essentiels.

Perfectionnement inadéquat des compétences interdisciplinaires
Les diplômés ont de plus en plus besoin de compétences techniques et humaines, mais la plupart des programmes demeurent rigidement cloisonnés. Alors que certains établissements expérimentent des modèles hybrides, une intégration plus large des STIM et des sciences humaines est nécessaire pour préparer les étudiants à une économie interdisciplinaire axée sur la technologie.

Faible commercialisation de la recherche et adoption par l'industrie
Le Canada produit de la recherche de calibre mondial, mais a du mal à en faire un impact commercial. La faible adoption par l'industrie, la faiblesse des incitatifs à la commercialisation et les investissements limités dans la R-D empêchent les découvertes d'arriver sur le marché. Il est essentiel de resserrer les liens entre le milieu universitaire et l'industrie pour combler cet écart.

Possibilités

Éliminer les obstacles à l'innovation institutionnelle
Les établissements postsecondaires du Canada sont trop souvent contraints par des cadres réglementaires désuets qui étouffent l'innovation. Les règles provinciales sur les frais de scolarité, l'approvisionnement et les partenariats, ainsi que les structures internes rigides, limitent la capacité des institutions de répondre aux demandes changeantes du marché du travail. La déréglementation — jumelée à des incitatifs pour le changement interne — pourrait donner aux établissements la souplesse nécessaire pour adopter de nouveaux modèles et devenir plus entrepreneuriaux, réceptifs et axés sur la collectivité.

Améliorer la sensibilisation et l'articulation des compétences acquises dans les programmes d'enseignement postsecondaire 
Les étudiants et les employeurs ont besoin de plus de clarté au sujet des compétences acquises dans le cadre des programmes postsecondaires. Bien que certains collèges définissent déjà bien les résultats d'apprentissage, la plupart des programmes postsecondaires manquent généralement de transparence, surtout au niveau des cycles supérieurs. L'intégration de l'articulation des compétences dans la conception du programme et son lien avec les données nationales sur le marché du travail aideraient les étudiants à évaluer plus efficacement les options et à améliorer la préparation à l'emploi dans les cheminements de carrière universitaires et non universitaires.

Amener l'apprentissage intégré au travail là où il est le plus nécessaire
L'apprentissage intégré au travail augmente AIT préparation des élèves et la productivité des entreprises, mais l'accès demeure inégal entre les disciplines et les données démographiques des étudiants. Les étudiants au doctorat et en sciences humaines en particulier sont sous-représentés, et de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) se heurtent à des obstacles à la participation. L'élargissement des modèles de AIT flexibles et à faible obstacle, tels que les projets en ligne, les placements à court terme et les défis des employeurs fondés sur des cours, peut aider à assurer un accès plus large et plus équitable aux possibilités de AIT.

Créer des possibilités de perfectionnement et de requalification
La transition économique du Canada exige de nouvelles approches en matière de perfectionnement et de requalification. Les établissements postsecondaires, en particulier les départements de formation continue, sont bien placés pour offrir des programmes courts et ciblés qui correspondent aux besoins des employeurs et aux réalités des apprenants adultes. Les gouvernements peuvent aider en soutenant l'élaboration de programmes et en encourageant leur adoption au moyen d'incitatifs fiscaux, tandis que les établissements explorent des formats novateurs comme les microdiplômes et l'éducation axée sur les compétences pour un apprentissage plus rapide et plus adapté.

Intensifier la tendance à la différenciation institutionnelle
Le secteur de l'enseignement supérieur du Canada ne peut pas se permettre le dédoublement des efforts dans ses 300 établissements et plus. La différenciation stratégique, où les établissements s'appuient sur leurs forces uniques, qu'il s'agisse de recherche, d'enseignement de premier cycle ou d'harmonisation avec l'industrie locale, peut assurer une meilleure harmonisation avec les objectifs nationaux et les besoins économiques. Les gouvernements peuvent appuyer ce changement au moyen d'ententes de mandat, de financement ciblé de la recherche et de politiques qui récompensent l'accent institutionnel plutôt que l'uniformité.

Faciliter l'adoption et l'investissement dans la recherche par les entreprises canadiennes
Le Canada produit de la recherche de calibre mondial, mais trop peu d'entre elles sont mises sur le marché. La complexité de la réglementation et un régime fiscal désuet découragent les entreprises d'investir dans les découvertes postsecondaires. La rationalisation des approbations et la modernisation des incitatifs fiscaux aideraient à combler le fossé entre la recherche et la commercialisation et à libérer une plus grande valeur économique du pipeline d'innovation du Canada.

Conclusion

Le Canada se trouve à la croisée des chemins. Pour exploiter le plein potentiel de nos institutions et favoriser la prospérité économique, nous devons entreprendre des réformes globales dans l'ensemble de nos systèmes d'éducation postsecondaires. En nous attaquant aux défis actuels et en saisissant les occasions qui se présentent, nous pouvons tracer une voie plus intelligente, qui harmonise l'éducation avec les besoins changeants de notre économie et de notre société.

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